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De l'Histoire du savon

Les premières traces d'un produit lavant remonteraient au IIIème siècle ac JC, dans le pays de Sumer, en basse Mésopotamie, en actuel Irak. A l'époque il s'agit plus d'un mélange de graisses animales et de carbonate de sodium.

Les égyptiens se servaient également de ce mélange à des fins pharmaceutiques. Le papyrus de Thèbes, datant du règne de Ramsès Ier, contient pas moins de 875 remèdes, certains évoquant l'usage de ce fameux savon, fabriqué principalement à base de graisse d'oie et 

                               

                                   Atelier traditionnel libyen de savonnier. 

 

de sulfate de plomb (toxicité bonjour). 

A priori les romains n'avaient pas connaissance du savon, bien qu'ils allaient aux thermes, et utilisaient plutôt des strigiles (sorte de racloirs recourbés) pour enlever la crasse et la sueur. Concomitamment, les celtes eux, se servaient d'une mixture molle faite de suif et de cendres alcalines, pour un usage, semble-t-il, davantage capillaire qu'hygiénique, il s'agit du savon gallique. Appliqué sur les cheveux, il les décolorait en blond/roux. Contrairement aux idées largement répandues d'une époque gauloise très peu portée sur la propreté, force est de constater que l'hygiène tenait une place importante dans la société celte. Nombre d'ustensiles d'hygiène et de cosmétique ont été retrouvés dans les tombes gauloises, démontrant ainsi l'intérêt qu'avait ces peuples pour le soin du corps. 

A partir du VIIème siècle, la grande tradition des artisans savonniers méditerranéens s'amorça.  Le savon de Tripoli, saponifié principalement à partir d'huile d'olive, celui d'Alep, à partir d'huile de laurier, s'exportent dans tout le bassin méditerranéen grâce aux ports commerciaux et aux caravansérails, transportant la salsola kali (plante permettant de saponifier le savon), du désert syrien aux grandes villes comme Tripoli. A l'époque mamelouk et dans la culture musulmane, la culture des hammams dépasse les frontières, aussi bien que les étuves médiévales ( populaires jusqu'au XIIIème siècle en Occident), se transformèrent pour certaines en étuves sèches ou humides, à l'instar des hammams orientaux. Bien que communes, la peur des maladies face à l'essor de la Peste, entrainera la chute des étuves, jusqu'à prôner l'absence totale de bains de peur 

                                 savon traditionnel

que la maladie n'entre dans les pores de la peau et décime encore davantage la population... 

Le XVIIème siècle vit la naissance du savon de Marseille - bien que les premières savonneries françaises s'installèrent dès le XIIème siècle à Toulon afin de fournir du savon local, face à la pénurie de savons d'importation (l'histoire se répète) - fabriqué à partir d'huile d'olive, bénéficiera d'une protection de savoir-faire grâce à l'Edit de Colbert en 1688, obligeant les savonniers à n'utiliser que de l'huile d'olive, du sel et de la soude de Camargue (issue de la salicorne), bannissant tout savon fabriqué à partir de suif.  

Salicorne. Utilisée pour la fabrication de savon de Marseille. 

Après la seconde guerre mondiale, la production de savon traditionnel déclina au profit de nouveaux produits industriels, détergents et autres poudres à laver. 

Aujourd'hui, il semblerait que le savon connaisse un nouvel essor, face aux problèmes de la pollution plastique, chimique et aux dérives de l'industrie cosmétique, auxquels la population est de plus en plus sensible. 

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